Traitement de la blépharite à Cherbourg

Pôle ophtalmologique du Cotentin

Qu'est ce que la blépharite ?

Ophtalmologues à Cherbourg

La blépharite est une inflammation chronique du bord libre des paupières, touchant plus spécifiquement les follicules des cils, et en particulier les glandes de Meibomius, responsables de la sécrétion lipidique du film lacrymal. Il s’agit d’une pathologie fréquente, souvent sous-estimée, à l’origine de nombreux symptômes oculaires chroniques, pouvant affecter la qualité de vie et le confort visuel du patient.

La blépharite peut être classée en plusieurs types selon son origine : antérieure, affectant la base des cils, ou postérieure, centrée sur les glandes de Meibomius. Ces deux formes coexistent fréquemment. L’évolution est généralement chronique, entrecoupée de phases d’exacerbation. Bien qu’elle soit rarement grave, la blépharite peut entraîner des complications cornéennes, des chalazions à répétition ou une instabilité du film lacrymal avec sécheresse oculaire secondaire.

Physiopathologie

Chirurgie ophtalmologique à Cherbourg

Le bord palpébral est une interface anatomique complexe. Il assure à la fois la fermeture complète de l’œil, la protection mécanique du globe oculaire et le renouvellement du film lacrymal. L’équilibre entre les composants aqueux, lipidiques et mucineux du film lacrymal dépend en grande partie du bon fonctionnement des glandes de Meibomius, situées dans l’épaisseur des paupières.

La blépharite postérieure, la plus fréquente, correspond à une dysfonction de ces glandes. Celle-ci entraîne une altération de la phase lipidique du film lacrymal, provoquant son évaporation prématurée et une inflammation de la surface oculaire. L’épaississement ou l’obstruction du canal des glandes favorise une prolifération bactérienne locale et la libération de médiateurs pro-inflammatoires.

La forme antérieure est souvent associée à une colonisation excessive du bord libre par des bactéries commensales, notamment Staphylococcus epidermidis, ou à une hyperséborrhée cutanée. Dans certains cas, une étiologie parasitaire (présence de Demodex folliculorum) est identifiée. Les patients atteints de dermatoses inflammatoires telles que la rosacée, la dermatite séborrhéique ou la dermatite atopique présentent une susceptibilité accrue à la blépharite chronique.

FAQ

Spécialiste du traitement de la blépharite

Chirurgie de la vision à Cherbourg

Symptômes et impact clinique

Les manifestations de la blépharite sont variables et souvent non spécifiques. Les patients se plaignent de picotements, de brûlures, de sensations de sable dans les yeux ou de gêne visuelle fluctuante, souvent majorée en fin de journée ou dans les environnements secs. Une rougeur palpébrale, un prurit péri-oculaire, une photophobie modérée ou encore des larmoiements paradoxaux peuvent également être présents.

Les symptômes sont généralement bilatéraux et d’intensité variable. La vision peut être temporairement floutée, en lien avec l’instabilité du film lacrymal. Des épisodes de conjonctivite récurrente ou de chalazion sont parfois révélateurs.

À l’examen, le bord libre palpébral apparaît épaissi, rouge, parfois croûteux. La pression sur les glandes de Meibomius libère un contenu épais, opaque ou pâteux. Dans les formes chroniques, on observe des anomalies de l’implantation ciliaire, une raréfaction des cils, voire une kératite secondaire.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur l’examen clinique réalisé à la lampe à fente. L’observation des bords palpébraux permet d’identifier les signes inflammatoires, les bouchons glandulaires, les sécrétions anormales et les altérations du film lacrymal.

La meibographie infrarouge est un outil complémentaire qui peut permettre de visualiser la structure des glandes de Meibomius et évaluer leur atrophie. L’analyse de la qualité du film lacrymal, la mesure du temps de rupture (BUT) et l’évaluation du volume lacrymal peuvent également orienter le diagnostic.

Il est important de rechercher des facteurs de comorbidité : pathologies dermatologiques, port de lentilles de contact, exposition à des environnements desséchants ou irritants, antécédents chirurgicaux palpébraux.

Prise en charge thérapeutique

La blépharite étant une affection chronique, la prise en charge repose sur des mesures d’hygiène rigoureuses et prolongées. Le traitement vise à réduire l’inflammation, à restaurer la fonction des glandes de Meibomius et à contrôler la flore microbienne locale.

La première étape consiste à instaurer une routine de soins palpébraux quotidiens. Cela comprend l’application de compresses chaudes sur les paupières pour fluidifier les sécrétions, suivie d’un massage doux pour favoriser le drainage des glandes, puis d’un nettoyage du bord libre avec des lingettes spécifiques ou des solutions antiseptiques oculaires.

En cas d’inflammation marquée, un traitement médical est ajouté et des antibiotiques topiques si nécessaire. Dans certaines formes, une antibiothérapie orale prolongée (cyclines) peut être prescrite, notamment chez les patients atteints de rosacée oculaire.

La prise en charge comprend également le traitement des conséquences oculaires, en particulier la sécheresse secondaire, par larmes artificielles ou gels ophtalmiques.

Évolution et complications

La blépharite évolue sur un mode chronique, avec des périodes d’amélioration entrecoupées de rechutes. Un entretien régulier est indispensable pour limiter la récidive. Dans les formes mal contrôlées, des complications peuvent survenir : kératite marginale, perte de cils, ulcères cornéens ou surinfections.

Chez certains patients, l’irritation chronique altère significativement la qualité de vie, en particulier lorsqu’elle s’associe à une sécheresse oculaire marquée. Une prise en charge pluridisciplinaire est parfois utile, notamment en cas de pathologie dermatologique sous-jacente.

En résumé

La blépharite est une inflammation chronique du bord palpébral, fréquente et souvent négligée, responsable de nombreux symptômes oculaires persistants. Sa prise en charge repose sur une hygiène rigoureuse, des traitements anti-inflammatoires ciblés et la gestion des facteurs favorisants. Bien que rarement grave, elle peut devenir invalidante si elle n’est pas traitée de manière adaptée.